L’un des plus anciens espaces publics du Vieux-Montréal, la Place d’Armes, est le premier square à être aménagé à l’européenne sur le territoire montréalais. Inscrite dans une trame urbaine serrée, cette place aux dimensions minuscules a été épurée et ramenée à sa plus simple expression. Chacun et chacune peut se l’approprier, l’apprivoiser, au gré de son imagination.
Ce projet, élaboré dans le cadre d’une charrette architecturale, visait à repenser cet espace public traditionnel et à lui redonner une nouvelle vie. Il s’inspire des places françaises qui soudainement apparaissent, ici et là, au cœur de quartiers à la trame urbaine très dense. Voitures et piétons les traversent; gestes, paroles, clameur urbaine, la présence humaine s’y fait sentir jour et nuit.
Ce projet de revitalisation de la Place d’Armes imagine la place tel un tapis qui se déroulerait jusqu’aux façades des bâtiments environnants. En surface, le projet évoque l’histoire du lieu, suggère son évolution future et réaffirme sa place à l’échelle du piéton mais aussi à une échelle plus vaste, celle du territoire. Arbres, bollards et lampadaires ainsi quelques éléments de mobilier urbain aux formes organiques meublent la Place d’Armes redessinée.
Sous le « tapis », les traces de trois éléments, chacun réaffirmant de manière symbolique une époque distincte. Y sont d’abord suggérées les fondations de la première église de Montréal et le monument érigé en l’honneur de Paul Chomedey de Maisonneuve, fondateur de Montréal. On y redécouvre enfin l’entrée des vespasiennes, longtemps oubliées mais toujours présentes sous le niveau de la place.
Le projet se voulant ouvert et inclusif, plaçait le concept de générosité au cœur même de la production de l’espace public. Conçue lors d’un atelier international organisé par le Bureau de design de la Ville de Montréal, cette proposition ainsi que celles des autres concurrents ont servi à l’élaboration de critères de design mis de l’avant lors de la restauration récente de la Place d’Armes.