Grâce à la vision de ses artistes et des élus montréalais, Montréal détient aujourd’hui le titre de capitale mondiale des arts du cirque. En 1995, en effet, un ambitieux projet de revalorisation voyait le jour dans un quartier défavorisé, le quartier Saint-Michel, situé au nord de l’île. Les terrains de l’ancienne carrière Miron, utilisés pendant longtemps comme dépotoir, devaient faire l’objet de deux projets parallèles.
L’élément clé de ce projet de concours, non primé, était la cour extérieure située à l’entrée du bâtiment et donnant sur l’Esplanade, artère de desserte de la Cité. À la fois lieu de performance et place publique aux fonctions multiples, cette cour extérieure était dans le prolongement des espaces intérieurs et définissait l’esprit des lieux.
Le projet lui-même était conçu tel un masque de cirque. Quatre espaces de grande hauteur, les studios de répétition et de performance, étaient exprimés par quatre volumes cubiques et regroupés sous un plafond de bois courbé évoquant un « masque ». Les vides entre les volumes et le masque laissaient place aux espaces publics, hall d’entrée, circulation, médiathèque, cafétéria et zones de détente pour les étudiants. La légèreté de l’écran, constituant le masque, contrastait avec la solidité des structures de bois. Celles-ci, jointes entre elles par des éléments d’acier préfabriqués, permettaient d’atteindre de longues portées ainsi que la hauteur indispensable à la pratique des arts du cirque.
Les studios de performance s’ouvraient sur la cour extérieure de même que les classes, bureaux et salles de réunion situés dans une aile rectangulaire, sur pilotis, du bâtiment. Les impératifs d’économie et d’efficacité énergétiques, toit vert, récupération des eaux de pluie et géothermie, étaient présents dans ce projet qui faisait également une place importante au bois et autres matériaux forestiers recyclés.
