Le Québec rural recèle un patrimoine religieux exceptionnel qui compte parmi les plus importants au monde. Églises historiques, presbytères et couvents étaient souvent regroupés au cœur des villages et des petites communautés où il n’est pas rare de voir d’imposants clochers dominer le paysage.
Depuis un certain nombre d’années, avec la diminution de la pratique religieuse au Québec, les fonds pour entretenir ces bâtiments de culte ont cruellement manqué et plusieurs bâtiments ont même été abandonnés. L’une des façons les plus respectueuses de sauvegarder ces édifices et d’en empêcher la disparition a consisté à y intégrer des fonctions d’ordre communautaire, permettant de les utiliser dans un esprit de continuité.
Saint-Jacques est une petite agglomération rurale située à 90 kilomètres au nord de Montréal et elle possède l’un de ces ensembles patrimoniaux qui comprend une église de pierre, un presbytère, un couvent et un bureau de poste. En 2002, la municipalité achetait le couvent des Sœurs de Sainte-Anne et le convertissait en centre communautaire. Aujourd’hui, le convent sert à toutes sortes d’activités ainsi qu’à des assemblées publiques.
Les murs extérieurs du bâtiment avaient été gravement endommagés au cours des années. Il a fallu entre autres solidifier la structure du dôme central avant de le restaurer, travail qui a été exécuté par de remarquables artisans ferblantiers. L’étude de photographies anciennes a par ailleurs permis de reconstituer des éléments tels que l’escalier cérémonial, la galerie extérieure et la croix du dôme. À l’intérieur, les hauts plafonds, les cadres de portes et de fenêtres ainsi que les finis de plâtre, remontant à l’origine du couvent, ont pu être conservés.
La conservation de bâtiments religieux patrimoniaux grâce à des activités séculaires donne un nouveau sens à la signification des symboles traditionnels, désormais inscrits dans un cadre de continuité culturelle.