Rosemère est une communauté dortoir située au nord de Montréal dans un décor champêtre idyllique. Or, la construction pendant les années 70 d’une autoroute périphérique a enclavé un secteur situé au nord de la municipalité, entre les infrastructures routières et la Rivière aux Chiens. Les services municipaux n’ont jamais été amenés dans cette enclave rurale, cultivée depuis l’époque de la colonie.
Le projet de Cité-jardin, inspiré des idées d’Ebenezer Howard et des courants scandinaves, vise à préserver et à mettre en valeur ce paysage agricole tout en y introduisant 250 unités d’habitation. Pour ce faire, on a recours à deux principales stratégies, la préservation du paysage existant et la densification par regroupement des unités de logement.
Les principaux traits de cette enclave champêtre, haies, fossés, champs, chemins de terre, seraient conservés dans le projet comme autant d’éléments structurants qui permettraient de mieux répartir les 250 unités sur le site, créant ainsi de petits regroupements distincts. Les sept champs rectangulaires, encore existants, seraient divisés à la diagonale, ce qui permettrait d’en garder la moitié tout en y construisant des unités de logement relativement denses. Ces logements seraient organisés en forme de U, ce qui favoriserait une ouverture sur le paysage. Les volumes seraient modulés : les structures les plus hautes formeraient des barrières acoustiques, protégeant les résidants du bruit de l’autoroute, alors que les bâtiments les plus bas seraient beaucoup plus près du niveau du sol.
La densité proposée pour le projet de Cité-jardin de Rosemère est la même que celle que l’on retrouve dans la plupart des banlieues traditionnelles. Par contre, au lieu de répartir des maisons unifamiliales uniformément sur le site, on construirait des jumelés et des maisons en rangée, regroupés pour permettre de préserver intacts la moitié des champs encore présents. L’échelle très humaine de ces groupes d’habitations et la proximité entre voisins créeraient une ambiance favorable aux échanges de tous les jours.