Bellechasse en forêt
2009

Légèrement surélevé par rapport aux quartiers voisins, le District de Bellechasse constitue un belvédère urbain fort apprécié pour ses vues panoramiques et ses couchers de soleil. Ancienne zone industrielle, aujourd’hui à l’abandon, le district a été marqué, à travers les ans, par la présence d’importantes infrastructures de transport, la ligne du Canadien Pacifique, l’ancien terminus de tramway Saint-Denis, le Garage central d’autobus de Montréal et le Viaduc Van Horne. Le site est unique avec ses vieux bâtiments aux lignes courbes, conformes au tracé de la voie ferrée, ses entrepôts désaffectés et ses terrains vagues.

Tout au long de l’histoire du Canada, c’est le train qui a permis de créer une brèche à travers les immenses forêts du territoire et de développer des régions éloignées. Le projet Bellechasse dans la forêt inverse cette relation et propose la régénération écologique d’un site ferroviaire en y introduisant, comme catalyseur, une forêt urbaine.

L’introduction de cette forêt humanise l’urbain et favorise les initiatives écologiques telle la réduction des gaz à effets de serre, la diminution des îlots de chaleur et la captation naturelle des eaux de ruissellement. Cette présence organique multiplie les itinéraires possibles, offrant découverte et réflexion. La forêt est aussi un élément de cohésion : elle relie des tronçons urbains disparates, le nouveau et l’ancien, la petite et la grande échelle. Elle crée la diversité et encourage le contact avec les plantes et les animaux.

Le projet présente une série de stratégies permettant de faire communiquer entre eux des îlots urbains, situés au centre du district, mais brisés par le tracé de la voie ferrée. Ainsi un pont/bâtiment est proposé dans le but de prolonger la trame urbaine et la forêt au-dessus de la voie ferrée pour unir les secteurs résidentiels de chaque côté. La démolition partielle du Viaduc Van Horne décongestionne le site et, avec le pont/bâtiment, réoriente le mouvement selon un axe nord-sud plutôt qu’est-ouest.

Fluidité de mouvement et sécurité des gens sont favorisées par les nouvelles artères du projet conçues selon les principes de l’espace partagé, une approche qui accorde autant d’importance aux piétons et aux cyclistes qu’aux voitures. La construction proposée pour les terrains vacants repose à la fois sur la grille urbaine existante et sur le tracé diagonal du chemin de fer. Dans le cadre de ce projet, les unités de logement s’aligneraient sur la rue au rez-de-chaussée alors qu’aux étages supérieurs, elles seraient orientées pour profiter au maximum de l’énergie solaire.

Afin d’assurer un aménagement de haute densité, mais à l’empreinte écologique minimale, la proposition inclut une série de tours triangulaires et d’édifices à fonction municipale. Ces structures assureraient la transition volumétrique entre les bâtiments industriels existants, de grande taille, et les immeubles résidentiels, beaucoup plus modestes, des rues avoisinantes.

Détails
Localisation
Montréal, Québec, Canada
Programme
Développement urbain
Client
Ville de Montréal
État
Charrette d’urbanisme
Credits
Architecte et urbaniste
Affleck de la Riva architectes
Architectes de conception
Gavin Affleck, Juliette Patterson, Alexandre Blouin
Chargé de projet
Gavin Affleck et Juliette Patterson
Équipe de projet
Gregory Beck-Rubin, Catherine Vandermuelen, Federico Carbajal, Giovanna Andaluz, Guillaume Martel
Architecte associé
Blouin Tardif Architecture Environment
Architecte paysagiste
Catalyse urbaine
Ingénieur civil
Marie Dugué
Consultant graphique
Philippe Archontakis